"Professeur des écoles, c'est un métier de passion, où l'on doit s'impliquer complètement"

Pourquoi avez-vous choisi de devenir enseignante ?

Ma mère était professeur des écoles et pourtant, je n'ai pas pensé à ce métier de toute ma scolarité. J'ai d'abord intégré une école d'ingénieur agronome, mais je ne me retrouvais pas dans les professions proposées, et les stages ne m'ont pas donné plus envie. Il manquait du concret, de l'humain. Après une importante remise en question, je me suis tournée vers l'enseignement. Dès les premiers jours où j'ai exercé en tant que professeure contractuelle, ce fut une évidence et une révélation, alors que j'avais ce métier sous les yeux depuis mon enfance !

Il a fallu gérer une classe et préparer le concours en même temps, mais j'avais enfin trouvé ce que je voulais faire. Aujourd'hui, je suis heureuse de retrouver mes élèves le matin. Et on joue un rôle dans la société, on participe à construire des êtres humains.

Pourquoi avez-vous choisi d'enseigner dans le premier degré ?

J'ai de très bons souvenirs d'enfance de l'école primaire. C'est un endroit où je me sens bien. L'âge des élèves me plaît aussi beaucoup, ils sont toujours émerveillés, curieux et ont soif d'apprendre. Le premier degré implique une polyvalence, on passe des sciences au français en passant par l'art. Enfin, il y a un lien particulier avec les élèves car ils sont avec nous tout au long de la journée.

Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans la pratique de votre métier ?

Le contact humain, la polyvalence, le rythme car on ne s'ennuie jamais. C'est un métier de passion, où l'on doit s'impliquer complètement. C'est très gratifiant car on a des retours directs des élèves. L'autre aspect qui me plaît, c'est la liberté pédagogique. Il y a un programme à suivre mais, on est libre d'aller vers certaines méthodes, de choisir les supports qui nous intéressent en fonction des compétences que l'on veut amener.

A contrario, quels sont selon vous les inconvénients du métier ? Les difficultés auxquelles il faut faire face ?

Cette forte implication peut aussi être envahissante. On fait beaucoup d'heures, en plus de la présence en établissement. Nous sommes confrontés à certains problèmes de la vie des élèves et on est parfois démunis, pas toujours bien armés pour y répondre.

En quoi votre pratique de l'enseignement a-t-elle évolué depuis le début de votre carrière ?

Je n'ai pas beaucoup de recul car je n'ai qu'un an d'enseignement. Mais aujourd'hui, je suis plus efficace, je sais mieux gérer l'hétérogénéité de la classe car chaque élève est différent et une leçon n'est pas comprise de la même manière par tous. Les discussions avec mes collègues m'ont beaucoup apporté.

Pouvez-vous décrire en quelques mots votre quotidien ?

Le premier mot qui me vient pour décrire mon quotidien est "enrichissant", humainement, personnellement et intellectuellement. Je pense aussi à "rythmé, dynamique et responsable".

Que diriez-vous à un élève en cours d'orientation pour l'inciter à devenir enseignant ?

C'est un métier de passion, il faut être très investi ! On fait partie de la vie des élèves, il faut les aimer. C'est très vivant !

Enfin, quels conseils donneriez-vous à de futurs enseignants ?

Le concours est assez difficile alors il ne faut pas se décourager car c'est une profession fantastique. Il faut aussi bien s'organiser, on ne peut pas improviser ! Le plus important, c'est de faire en sorte que l'école soit un lieu de plaisir pour les élèves et qu'ils aient envie d'apprendre.

Propos recueillis en Février 2016

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